Deux bises errent (J.M. Caré / Sabrina Royer)
Le plus bel hommage, je l'ai trouvé sur l'Internet, diffusé par « La salle des profs », le site des professeurs de français d'Asie du Sud.
Francis Debyser est décédé le 16 mars 2015. Le message de Sabrina Royer date du 13 avril 2015.
Merci Sabrina !
Un témoignage d’un de ses anciens stagiaires :
« J’évoque souvent Francis Debyser lorsque je raconte aux jeunes générations qu’il fut un temps où le FLE était une joyeuse aventure, un peu désordonnée, mais “créative ” assurément, pas encore la discipline un peu trop technique qu’il est devenu ! Debyser et sa bande n’étaient pas des techniciens, il y avait dans leur BELC quelque chose de la cellule révolutionnaire clandestine, du cénacle rabelaisien, du complot carbonariste, de l’atelier d’artistes bohèmes… on ne s’ennuyait pas ! On ne s’ennuyait pas non plus à écouter Francis. Je le cite aussi comme exemple de formateur qui ne se cachait pas derrière son “power point” (cela n’existait pas, heureuse époque), qui ne se cachait pas plus derrière des certitudes assénées avec la confiance que donne l’absence de pensée critique. Quand il parlait, il partageait avec son auditoire ses cheminements, ses interrogations, ses hypothèses. Il ne craignait pas l’exposé magistral et il n’avait pas tort puisque c’était un maître. Le maître, ce n’est pas l’officiant d’une doxa qui répète un catéchisme garanti par l’institution, c’est celui qui se fraie un chemin parmi les doutes, grâce aux doutes, et qui conduit sur ce chemin ceux qui le suivent, avant que, le temps venu, ils ne s’en écartent à leur tour, ce qui est la vraie façon d’être fidèle à un maître. Le temps de Francis Debyser, ce fut un moment où la didactique des langues a été une facette de la vie intellectuelle, nourrie des débats sociaux, éthiques, philosophiques, artistiques même, et contribuant à les nourrir.»